Autonomisation économique et numérique des femmes et des filles au Liban

Le Liban est confronté à une crise multidimensionnelle inédite. Alors que le pays traversait une crise systémique depuis une décennie, la situation s’est considérablement aggravée depuis l’année 2020. L’explosion du port de Beyrouth, la pandémie mondiale de Covid-19, l’instabilité politique croissante et l’effondrement économique ont contribué à la montée de l’extrême pauvreté dans le pays. La Banque mondiale estime qu’une personne sur cinq a perdu son emploi depuis octobre 2019 et 61% des entreprises ont réduit leur personnel permanent de 43% en moyenne. Selon des estimations d’ONU Femmes, plus d’une femme sur quatre (26%) est désormais au chômage au Liban, tandis que près 40 000 femmes ont quitté le marché de l’emploi, renonçant complètement à être économiquement active.

La faible participation économique des femmes s’explique également par les restrictions d’origine sociale et culturelle et l’accès limité aux ressources productives, en particulier au financement, et aux opportunités de formation. Dans le secteur du numérique en particulier, qui offre pourtant de nombreuses opportunités économiques, la participation des femmes est entravée par de nombreuses barrières, telles que l’accès inégal à l’alphabétisation numérique, au matériel et à la mobilité (Banque Mondiale, 2022). Un autre obstacle est souvent le manque de confiance en elles, dans un environnement majoritairement masculin.